Comite de jumelage de Champigny sur Marne

COMPTE-RENDU DE LA DELEGATION AU NICARAGUA

François Cocq et François Besnard (élus) ainsi que le Comité de Jumelage représenté par Nicole Perron (Présidente), Brigitte Joseph (Vice-Présidente) et Catherine Brochard (Secrétaire) composaient cette délégation.

Le séjour, qui a duré une semaine, s’est déroulé en deux parties :

*participation à Esteli, au Séminaire sur la Coopération décentralisée et le développement territorial France, Amérique Centrale et Cuba, organisé par les collectivités françaises (Ambassade de France, Institut Français d’Amérique Centrale, Cités Unies France) et de l’Amérique Centrale et Cuba. Durée deux jours.

*séjour à Jalapa, notre ville sœur.

SEMINAIRE :

L’objectif est de parvenir à une meilleure connaissance et visibilité de la coopération décentralisée française dans les pays concernés pour faciliter la collaboration entre les différents organismes de coopération et l’aide multilatérale sur le développement territorial.

Pour ce faire, le Séminaire se propose de permettre un espace de dialogue et d’échange d’expériences autour des thématiques dans lesquelles sont engagées les collectivités territoriales françaises, centre-américaines et cubaines, de faire partager des méthodes de travail et d’aider à créer une coordination et une articulation pluri-acteurs (associations, collectivités territoriales, acteurs institutionnels).

Environ 150 participants, issus des organismes précités, étaient présents. Grâce aux différentes interventions à la tribune ainsi qu’aux échanges informels que nous avons eu avec différentes personnes, la délégation campinoise s’est félicitée d’avoir participé à ce Séminaire très enrichissant qui nous a donné de nouvelles perspectives quant à nos futurs projets, tant sur le plan de notre organisation sur place, qu’en France, afin d’impliquer au maximum les deux populations, la durée des projets et le bilan systématique.

JALAPA :

Notre présence à Jalapa se situe à un moment charnière pour la ville. En effet, des élections municipales viennent d’avoir lieu et Orlando Zélédon, sera remplacé en janvier par la nouvelle Maire, Alice Andino.

Nous logeons à l’hôtel, mais les « petits déjeuners », plus que copieux, se prennent chez Orlando.

Dès le premier matin, nous nous rendons au centre- ville, à la Mairie, pour remettre la subvention des bourses d’étudiants.

Avec Orlando Zélédon

Le déplacement nous permet d’avoir un aperçu de la ville.Venue il y a 5 ans, Nicole Perron affirme ne plus reconnaître celle-ci car la multiplication des commerces bien achalandés,

des hôtels (5), des bars modernes, des banques et même d’un distributeur automatique par carte bancaire, l’ont transformée. Durant le mandat d’Orlando, 14 km de rues ont été pavés et il estime qu’il faudrait en faire encore autant. Il est certain que bien des endroits sont dégradés mais il est à noter que la ville est très propre et que les ornières qui existaient il y a 5 ans ont disparu. Voilà ce qu’il en est en centre- ville mais nous nous apercevons que, dès les faubourgs, il reste beaucoup à faire.

De Champigny, nous avions demandé de visiter le barillo Champigny, l’école des champs de tabac, la bibliothèque, le hameau dans la montagne où les femmes fabriquent des paniers en aiguilles de pins. Seule, notre première demande est satisfaite et nous permet de constater que nos subventions pour les toitures et les toilettes sèches ont bien été employées

Le barillo s’est beaucoup agrandi en 5 ans et s’il connaît des secteurs encore misérables,

certains sont très propres voir pimpants car beaucoup de maisons sont peintes en couleurs vives et les jardins remplis de fleurs.

Le Centre préscolaire, lui aussi a vu sa toiture entièrement refaite ainsi que les wc et les douches. Quant au reste cela est plus que désolant : très peu de mobilier et dans un état épouvantable, on se demande comment font les enfants et les institutrices pour travailler et on n’ose parler des matelas de la sieste. Tout de suite nous pensons qu’il serait impératif de faire quelque chose.

Nous avons visité la maison qui accueille les femmes à partir du 8ème mois de leur grossesse. Effectivement, ces femmes venant parfois de très loin, en montagne, ne veulent pas risquer de problèmes. Les pistes sont si mauvaises que l’éloignement ne se calcule pas en kilomètres mais en heures. Si cette maison a le mérite d’exister pour le suivi médical de ces femmes, elle n’a rien d’accueillant et n’est pas confortable. Elle se compose d’un dortoir de 25 à 30m2 dans lequel nous avons compté 7 lits et une armoire (mais il arrive que plus de 20 femmes se trouvent au même moment dans ce lieu ; alors on rapproche les lits et les femmes couchent en travers les unes à côté des autres), d’une cuisine très vétuste, d’un cabinet médical très sommaire et d’une salle d’accueil.

Cette dernière est aménagée avec les moyens du bord mais on sent un réel désir d’informer les futures mères sur leur grossesse et le suivi de leur enfant. Les besoins d’accueil sont tellement importants que le Maire a acheté un petit terrain contigu pour agrandir les locaux. Le séjour des femmes et le personnel sont pris en charge par la Mairie. C’est dans une autre maison qu’ont lieu les accouchements mais nous n’aurons pas l’occasion de la visiter.

Le soir nous sommes invités à un Conseil Municipal extraordinaire. Sur place, nous sommes surpris d’apprendre qu’une seule question est à l’ordre du jour : la création d’un Comité de Jumelage de Jalapa. Celui-ci est voté à l’unanimité moins une abstention, c’est le Conseil Municipal actuel qui deviendra le futur Comité Directeur avec Orlando comme Président, en attendant l’élection future.

Le lendemain matin, nous partons avec la Vice-Maire, Mirna Rios Bellorin, visiter une exploitation forestière en pleine montagne. Bien que non équipés pour une marche quelque peu sportive, grâce à celle-ci nous découvrons des sites magnifiques à la végétation luxuriante, des sources d’eau chaude, des torrents. Sur l’exploitation nous apprenons qu’il est possible d’organiser des randonnées pour une vingtaine de personnes. Nous prenons bonne note de cette opportunité d’action de solidarité et de développement touristique.

Nous avons déjà acheté quelques objets artisanaux au marché d’Esteli pour les vendre au Comité de Jumelage et nous voulons absolument acheter des paniers en aiguilles de pin. Nous insistons auprès de Mirna pour qu’elle nous emmène chez les femmes qui les fabriquent. C’est avec stupéfaction que nous nous retrouvons au bord d’un stade où l’équipe d’Orlando dispute un match de base ball.

Enfin c’est dans une boutique en ville que nous nous ravitaillons en paniers et dans une autre que nous trouvons des souvenirs locaux. Il est trop tard pour visiter la bibliothèque et demain c’est le départ.

Tôt le matin le chauffeur vient nous chercher et nous avons beaucoup de mal à caser nos bagages dans la voiture. Après le « petit déjeuner » Orlando prend le volant. Nous ne savons pas où nous allons mais nous avons l’opportunité de voir le centre d’assainissement des eaux qui alimente 30% de Jalapa en eau potable. Nous arrivons à un grand domaine agricole qui s’avère être un ranch qu’Orlando possède avec ses frères.

Dans la matinée nous partons pour Managua. Avant de nous déposer à l’hôtel, le chauffeur nous propose de nous emmener voir le volcan de Masaya toujours en activité. Celui-ci n’est pas loin de Managua et nous ne regrettons pas notre visite, c’est vraiment impressionnant et nous fait un merveilleux souvenir.

Que dire de cette visite à Jalapa si ce n’est que nous sommes ravis d’avoir pu constater que les subventions du Jumelage avaient bien été employées sur les projets menés conjointement. Nous avons été très touchés par l’accueil chaleureux que nous ont réservé les gens que nous avons rencontrés et c’est avec un pincement au cœur que nous décollons.